Le marchĂ© amĂ©ricain reste au centre du jeu mondial, mais il ne ressemble plus vraiment Ă celui dâil y a cinq ans. Entre une croissance toujours robuste, une politique budgĂ©taire sous tension et une Bourse dominĂ©e par quelques gĂ©ants de la technologie et de lâintelligence artificielle, les repĂšres classiques vacillent. Les investisseurs Ă©trangers, notamment francophones, doivent dĂ©sormais composer avec un double mouvement : dâun cĂŽtĂ©, une Ă©conomie amĂ©ricaine qui continue dâavancer Ă un rythme soutenu ; de lâautre, un dĂ©but de normalisation globale qui rĂ©duit lâĂ©cart avec lâEurope et une partie de lâAsie. Comprendre ces grandes tendances du marchĂ© amĂ©ricain nâest plus un luxe, câest une condition pour allouer son capital sans se laisser piĂ©ger par les effets de mode.
Les signaux sont parfois contradictoires. La Fed souffle le chaud et le froid sur les taux directeurs. Washington alterne promesses de baisses dâimpĂŽts et menaces de resserrement budgĂ©taire. Wall Street encaisse cette volatilitĂ© avec son style habituel : des corrections violentes sur certains secteurs, pendant que dâautres, portĂ©s par lâIA, les infrastructures ou la santĂ©, enchaĂźnent les plus hauts historiques. DerriĂšre les indices, la rĂ©alitĂ© est moins linĂ©aire quâelle nây paraĂźt. Quelques dizaines de valeurs concentrent lâessentiel de la performance, tandis quâune grande partie du marchĂ© Ă©volue de façon plus heurtĂ©e. Pour un investisseur francophone, la question nâest donc plus âfaut-il aller sur les Ătats-Unis ?â, mais plutĂŽt âcomment y aller sans se brĂ»ler les ailesâ.
En bref :
- Domination amĂ©ricaine contestĂ©e : lâĂ©conomie US reste en tĂȘte, mais une reprise modĂ©rĂ©e ailleurs dans le monde pourrait rĂ©duire lâĂ©cart.
- Bascule budgétaire possible : un resserrement des finances publiques pÚserait sur certains actifs risqués, tout en soutenant les obligations et les stratégies de suivi de tendance.
- Technologie et IA au centre du jeu : une poignĂ©e de groupes concentrent lâessentiel de la performance boursiĂšre, avec des ratios de Sharpe trĂšs au-dessus de la moyenne historique.
- Rotation sectorielle permanente : services publics, santĂ© et industrie gagnent en importance face Ă la seule tech âde croissance pureâ.
- VolatilitĂ© politique et monĂ©taire : Ă©lection prĂ©sidentielle, discours de la Fed et tensions commerciales alimentent un environnement oĂč la gestion du risque compte autant que le choix des actions.
Les grandes tendances macroéconomiques du marché américain à surveiller
La premiĂšre grille de lecture pour comprendre les tendances du marchĂ© amĂ©ricain, câest la macroĂ©conomie. Deux forces tirent les rendements dans des directions parfois opposĂ©es : une croissance encore solide, surtout aux Ătats-Unis, et un possible dĂ©but de resserrement budgĂ©taire dans les pays dĂ©veloppĂ©s. Pour un investisseur ou un entrepreneur francophone, cela signifie que le âmonde dâaprĂšsâ la crise sanitaire et lâexplosion de la dette publique entre enfin dans une phase dâajustement.
Ces derniĂšres annĂ©es, les Ătats-Unis ont affichĂ© une croissance nominale supĂ©rieure Ă 6 %, malgrĂ© une hausse des taux directeurs de 0 Ă plus de 5 %. Beaucoup prĂ©disaient un coup dâarrĂȘt brutal. Ă la place, la consommation est restĂ©e robuste, portĂ©e par un marchĂ© du travail tendu, des salaires en progression et des aides massives, directes ou indirectes. Ce cocktail a fait des Ătats-Unis une exception par rapport Ă lâEurope ou Ă la Chine, oĂč le ralentissement a Ă©tĂ© beaucoup plus marquĂ©.
Pour visualiser ces dynamiques, il est utile dâopposer cette situation Ă celle des autres Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es :
| Zone | Tendance de croissance récente | Politique monétaire | Situation budgétaire | Impact sur les marchés |
|---|---|---|---|---|
| Ătats-Unis | Croissance nominale robuste, au-dessus de 6 % sur deux annĂ©es consĂ©cutives | Hausse forte des taux, puis phase dâattente vigilante | DĂ©ficit Ă©levĂ©, dĂ©penses publiques toujours soutenues | Surperformance nette des actions, surtout tech et IA |
| Europe développée | Ralentissement marqué, reprise encore fragile | Hausse des taux plus progressive, mais fortement ressentie | Tendance à la consolidation budgétaire | Marchés plus volatils, moins tirés par la tech |
| Ăconomies Ă©mergentes | Performances hĂ©tĂ©rogĂšnes selon lâinflation et les matiĂšres premiĂšres | Politiques parfois en avance dans le cycle de resserrement | Contraintes de financement plus fortes | Ratios de Sharpe infĂ©rieurs au MSCI World |
Un point clĂ© Ă suivre est le pourcentage de pays qui amĂ©liorent leurs conditions de croissance. Les donnĂ©es du FMI montrent quâaprĂšs une phase oĂč prĂšs de 88 % des Ă©conomies dĂ©veloppĂ©es ralentissaient, la proportion de pays en amĂ©lioration remonte progressivement. Autrement dit, lâĂ©cart entre les Ătats-Unis et le reste du monde pourrait commencer Ă se rĂ©duire, avec des marchĂ©s moins concentrĂ©s sur un seul bloc.
Les implications pratiques pour un investisseur francophone sont claires :
- Ne plus raisonner uniquement âUS vs reste du mondeâ, mais intĂ©grer un scĂ©nario oĂč la croissance se rééquilibre progressivement.
- Identifier les zones qui sortent du creux : une Europe qui se stabilise ou certains émergents mieux gérés peuvent offrir des relais de performance.
- Anticiper un changement de rĂ©gime oĂč la hausse des taux cesse dâĂȘtre la seule variable clĂ©, remplacĂ©e par la trajectoire des dĂ©ficits publics.
Ce contexte prépare le terrain à une autre question centrale : comment la possible consolidation budgétaire américaine va-t-elle redessiner la carte des opportunités sur les marchés financiers, notamment pour les actifs en dollars.
Consolidation budgétaire et conséquences sur les actifs américains
DerriĂšre les grandes tendances de croissance se cache un sujet moins spectaculaire, mais dĂ©terminant : la trajectoire de la dette publique et des dĂ©ficits. Le programme Ă©conomique de Donald Trump, avec la promesse de baisser lâimpĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s, complique lâĂ©quation. Des baisses dâimpĂŽts sans baisse Ă©quivalente des dĂ©penses Ă©largissent mĂ©caniquement le dĂ©ficit. Ă court terme, cela peut soutenir lâactivitĂ©. Ă moyen terme, cela force Ă choisir entre hausse de la dette et resserrement budgĂ©taire.
Lâhistoire permet dâanticiper les comportements des marchĂ©s lors des phases de consolidation de la dette publique. En agrĂ©geant les donnĂ©es par grandes pĂ©riodes de baisse ou de hausse du ratio dette/PIB, on obtient des tendances robustes :
| RĂ©gime budgĂ©taire | Actions dĂ©veloppĂ©es | Actions Ă©mergentes | Obligations | StratĂ©gies âtrend-followingâ |
|---|---|---|---|---|
| Expansion budgĂ©taire (dette/PIB en hausse) | Performances gĂ©nĂ©ralement Ă©levĂ©es | Bonnes performances si le dollar est stable | Rendements plus faibles, mais stables | Moins dâopportunitĂ©s de tendance soutenue |
| Consolidation budgétaire (dette/PIB en baisse) | Pression sur les actifs risqués, volatilité accrue | Flux plus hésitants, dépendants des spreads | Perspectives plus attractives | Résultats historiquement solides |
Il faut aussi différencier deux scénarios :
- Consolidation active : lâĂtat rĂ©duit directement ses dĂ©penses, coupe dans certains programmes, retarde des investissements.
- Consolidation passive : les dépenses restent stables, mais la croissance nominale (prix + volumes) fait mécaniquement baisser le ratio dette/PIB en améliorant les recettes fiscales.
Historiquement, la premiĂšre option est plus douloureuse pour les actions. Moins de dĂ©penses publiques, câest souvent moins de chiffre dâaffaires pour une partie des entreprises cotĂ©es, en particulier dans les infrastructures, la dĂ©fense ou la santĂ©. La seconde option est beaucoup plus digeste : la dette âpĂšseâ moins dans le PIB, sans que lâĂtat ne coupe brutalement ses flux.
Pour un investisseur qui regarde les Ătats-Unis depuis la France, la leçon est simple : il devient dangereux de construire un portefeuille uniquement sur la base dâun scĂ©nario âbullâ perpĂ©tuel sur Wall Street. Le risque budgĂ©taire est bien rĂ©el, mĂȘme sâil ne se traduit pas immĂ©diatement par une crise. Comprendre ces dynamiques permet de mieux articuler la suite : comment la Bourse amĂ©ricaine a Ă©tĂ© dominĂ©e par quelques actifs surperformants, et ce que cela implique pour la construction dâun portefeuille rĂ©ellement diversifiĂ©.
Suprématie des actifs américains : concentration, IA et ratios de Sharpe
La Bourse amĂ©ricaine a connu une pĂ©riode exceptionnelle, pas seulement en termes de performance brute, mais surtout de performances ajustĂ©es au risque. Le ratio de Sharpe du S&P 500 a Ă©tĂ© plus de deux fois supĂ©rieur Ă celui de sa version Ă©quipondĂ©rĂ©e. Autrement dit, quelques trĂšs grandes capitalisations ont tirĂ© lâindice vers le haut, alors quâun portefeuille rĂ©parti de maniĂšre Ă©gale entre toutes les valeurs affichait un profil bien moins impressionnant.
Le contraste est encore plus marquĂ© lorsquâon compare le MSCI World aux marchĂ©s Ă©mergents : le ratio de Sharpe du premier a Ă©tĂ© plusieurs fois plus Ă©levĂ© que celui du second. Pendant ce temps, lâĂ©cart entre les actions et les obligations sâest inversĂ© par rapport aux vingt annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, avec un avantage clair pour les actions en 2024, alors que les obligations dominaient historiquement sur une base risque/rendement.
| Indice / Portefeuille | Ratio de Sharpe moyen 2004â2023 | Ratio de Sharpe en 2024 | Observation clĂ© |
|---|---|---|---|
| S&P 500 (pondéré par la capitalisation) | Solide mais proche des autres grands indices | 2,5x supérieur à la version équipondérée | Concentration sur quelques mégacaps tech et IA |
| MSCI World | Référence globale diversifiée | 5x supérieur au MSCI EM | Décrochage net des émergents |
| Portefeuille actions vs obligations | Avantage historique aux obligations | Ăcart de 1,2 en faveur des actions | Renversement du rĂ©gime de performance |
| Portefeuille 50/50 actions-obligations (capital) | Profil Ă©quilibrĂ© classique | Sharpe 4x supĂ©rieur Ă un indice basĂ© sur le risque | Le simple âbuy & holdâ a surperformĂ© de nombreuses approches sophistiquĂ©es |
DerriĂšre ces chiffres, une rĂ©alitĂ© : une poignĂ©e de titres, souvent liĂ©s Ă lâintelligence artificielle, au cloud ou aux semi-conducteurs, a captĂ© une part disproportionnĂ©e des flux. Pour le dire autrement, beaucoup dâinvestisseurs ont fait un pari massif sur la capacitĂ© des gĂ©ants de la tech amĂ©ricaine Ă continuer de gĂ©nĂ©rer des marges Ă©levĂ©es, des rachats dâactions et une croissance des bĂ©nĂ©fices Ă deux chiffres.
Les caractéristiques de cette phase de suprématie peuvent se résumer ainsi :
- Concentration extrĂȘme : quelques leaders (Microsoft, Nvidia, Apple, etc.) dominent les indices.
- Effet IA : toute entreprise perçue comme bien positionnĂ©e dans lâIA a vu sa valorisation sâenvoler.
- Rachats dâactions massifs : ils ont soutenu mĂ©caniquement le bĂ©nĂ©fice par action et le cours.
- Résilience inattendue aux taux élevés : les modÚles économiques tech ont encaissé les hausses de taux mieux que prévu.
Pour un investisseur francophone, cela pose une question inconfortable : investir sur le marchĂ© amĂ©ricain via un simple ETF S&P 500, est-ce encore une vraie diversification, ou juste une exposition camouflĂ©e Ă une poignĂ©e de valeurs stars ? Beaucoup dâĂ©pargnants ont cru acheter âle marchĂ© amĂ©ricainâ alors quâils prenaient surtout un risque concentrĂ© sur les mĂ©gacaps technologiques.
La saison des rĂ©sultats, les annonces de nouveaux programmes de rachat et lâĂ©mergence de leaders IA de deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration (dans les logiciels, lâinfrastructure ou les services) continuent de restructurer la hiĂ©rarchie boursiĂšre. Mais cette concentration crĂ©e aussi une fragilitĂ© potentielle : un simple changement de perception sur lâIA, ou un choc rĂ©glementaire, peut provoquer des mouvements violents. La suite logique consiste donc Ă analyser comment cette dynamique se dĂ©cline secteur par secteur.
Secteurs et thématiques porteurs sur le marché américain cette année
Le marchĂ© amĂ©ricain nâest pas monolithique. Les tendances actuelles dessinent une sorte de âdouble moteurâ. Dâun cĂŽtĂ©, la technologie et lâIA restent la vitrine du dynamisme amĂ©ricain. De lâautre, des secteurs plus tangibles â services publics, santĂ©, industrie â gagnent en visibilitĂ©, portĂ©s par des besoins structurels : transition Ă©nergĂ©tique, vieillissement de la population, relocalisations partielles de production.
Les entrepreneurs et investisseurs francophones gagneraient Ă regarder au-delĂ des seules stars du Nasdaq. Prenons lâexemple dâune PME française fictive, âHexaLogâ, spĂ©cialisĂ©e dans les solutions logistiques pour eâcommerce. Pour se dĂ©velopper aux Ătats-Unis, elle doit comprendre non seulement les gĂ©ants de la tech, mais aussi les tendances dans lâĂ©nergie (coĂ»t de lâĂ©lectricitĂ© pour ses entrepĂŽts), la santĂ© (couverture des salariĂ©s) et lâindustrie (robotisation des plateformes).
| Secteur US | Moteurs actuels | RÎle dans un portefeuille diversifié | Points de vigilance |
|---|---|---|---|
| Technologie & IA | Croissance des données, cloud, semi-conducteurs, logiciels IA | Moteur de performance, mais à surveiller pour la valorisation | Risque de surévaluation, dépendance à quelques acteurs |
| Services publics & énergie | Transition énergétique, investissements dans les réseaux | Pilier de stabilité, revenus récurrents, dividendes | Régulation, sensibilité aux taux |
| Santé | Vieillissement, innovation médicale, biotech | Relais de croissance défensif | Risque réglementaire, dépendance au remboursement |
| Industrie | Automatisation, relocalisation, infrastructures | Exposition au cycle économique avec un angle productivité | Sensibilité aux coûts de financement et aux matiÚres premiÚres |
Trois grandes thématiques structurent particuliÚrement les tendances sectorielles américaines :
- Technologie âlargeâ : IA, cybersĂ©curitĂ©, cloud, logiciels B2B, semi-conducteurs.
- Transition énergétique : réseaux intelligents, renouvelables, stockage, services publics.
- Santé et Silver Economy : services médicaux, pharma, assurantiel, dispositifs médicaux.
Dans la pratique, cela signifie quâun portefeuille exposĂ© aux Ătats-Unis peut ĂȘtre construit de maniĂšre plus fine quâun simple achat dâindice. Un investisseur peut par exemple combiner :
- Un ETF large sur le S&P 500 pour capter la dynamique globale.
- Un ou deux ETF sectoriels ciblant la santé ou les services publics pour équilibrer le risque.
- Une sélection limitée de titres individuels dans la tech pour viser la surperformance, tout en acceptant une volatilité plus forte.
Pour lâentrepreneur Ă©tranger qui vise le marchĂ© amĂ©ricain, ce panorama sectoriel est aussi un outil de dĂ©cision stratĂ©gique. Sâimplanter sur une niche alignĂ©e avec ces grandes tendances offre plus de chances de voir son modĂšle validĂ© par les investisseurs, les banques et les partenaires locaux. LâĂ©tape suivante consiste alors Ă traduire ces constats en dĂ©cisions concrĂštes de sĂ©lection de valeurs.
Actions américaines à suivre : leaders structurels et valeurs stratégiques
Face Ă lâabondance de titres disponibles sur Wall Street, choisir quelques actions amĂ©ricaines Ă surveiller impose de privilĂ©gier les entreprises qui cumulent trois qualitĂ©s : un modĂšle Ă©conomique Ă©prouvĂ©, une capacitĂ© dâinnovation rĂ©elle et une discipline financiĂšre visible dans les comptes. Les gĂ©ants de la tech remplissent souvent ces critĂšres, mais ils ne sont pas les seuls.
Les investisseurs institutionnels comme les particuliers regardent en priorité les groupes capables de traverser différents cycles économiques sans remettre en cause leur rentabilité. Une sélection typique de valeurs stratégiques peut ressembler à ceci :
| Valeur US | Secteur | Atout principal | Profil pour un investisseur francophone |
|---|---|---|---|
| Microsoft | Technologie / Cloud / IA | Leadership sur lâIA gĂ©nĂ©rative et le cloud, cash-flow massif | Socle âblue chipâ tech pour une exposition de long terme |
| Nvidia | Semi-conducteurs | Position clĂ© sur les puces IA et les data centers | Valeur de croissance, plus volatile, mais centrale pour lâIA |
| Apple | Technologie / Consommation | ĂcosystĂšme verrouillĂ©, marges Ă©levĂ©es, base clients fidĂšle | Pilier de marque mondiale, adaptĂ©e Ă un horizon long |
| Amazon | Eâcommerce / Cloud | Domination logistique + puissance dâAWS | Exposition combinĂ©e au commerce en ligne et au cloud |
| UnitedHealth | Santé / Assurance | Position dominante et diversification des services | Relais défensif sur la santé américaine |
| Pfizer (et grands pharmas) | Pharmaceutique | Pipeline de mĂ©dicaments, capacitĂ© de R&D | Exposition Ă lâinnovation mĂ©dicale, souvent avec dividendes |
Construire une liste de valeurs Ă suivre nâimplique pas de tout acheter. Lâobjectif est plutĂŽt de :
- Suivre les tendances de résultats trimestriels de ces groupes pour prendre le pouls du marché US.
- Observer comment ils rĂ©agissent aux variations de taux, Ă lâĂ©volution de la consommation et aux annonces politiques.
- Identifier les moments oĂč la valorisation redevient raisonnable aprĂšs une phase dâeuphorie.
La saison des rĂ©sultats joue ici un rĂŽle clĂ©. Chaque publication peut redistribuer les cartes : un simple avertissement sur marges, une guidance plus prudente ou au contraire une annonce de rachat dâactions supplĂ©mentaire peut provoquer des mouvements Ă deux chiffres. Lâinvestisseur qui suit ce jeu doit ĂȘtre clair sur sa stratĂ©gie : investir progressivement, via des points dâentrĂ©e Ă©talĂ©s, ou rester sur des ETF pour Ă©viter le stress liĂ© aux montagnes russes des titres individuels.
Câest dâautant plus vrai dans un environnement oĂč la politique monĂ©taire et le contexte Ă©lectoral peuvent gĂ©nĂ©rer des chocs soudains de volatilitĂ©. DâoĂč lâimportance de complĂ©ter la sĂ©lection de titres par une rĂ©flexion sĂ©rieuse sur la gestion du risque.
Risques, opportunitĂ©s et construction dâun portefeuille amĂ©ricain robuste
Le marchĂ© amĂ©ricain offre un couple risque/rendement attractif, mais il ne pardonne pas les approches improvisĂ©es. Entre les taux Ă©levĂ©s, la perspective de mouvements budgĂ©taires et les incertitudes politiques, la probabilitĂ© de corrections brutales reste Ă©levĂ©e. Lâobjectif nâest pas dâĂ©viter le risque, mais de le gĂ©rer de maniĂšre structurĂ©e.
Un investisseur francophone peut sâinspirer des principes de base de la gestion multi-actifs pour bĂątir une exposition Ă©quilibrĂ©e aux Ătats-Unis, plutĂŽt que de se concentrer sur quelques paris isolĂ©s. Une grille de construction possible se prĂ©sente ainsi :
| Brique du portefeuille | Exemple | RĂŽle | Point de vigilance |
|---|---|---|---|
| ETF large US (S&P 500, MSCI USA) | ETF indiciel éligible assurance-vie ou compte-titres | Capter la tendance globale sans stock picking | Concentration implicite sur la tech mégacap |
| ETF sectoriels | SantĂ©, utilities, industrie | Ăquilibrer la tech par des secteurs plus dĂ©fensifs | Ne pas multiplier les secteurs au point de diluer la stratĂ©gie |
| Obligations US ou fonds obligataires | Obligations dâĂtat ou corporate investment grade | Amortir les chocs et profiter de taux redevenus attractifs | Risque de duration en cas de remontĂ©e surprise des taux |
| StratĂ©gies âtrend-followingâ / quant | Fonds systĂ©matiques, CTA, etc. | Profiter des grandes tendances de marchĂ©, notamment en consolidation budgĂ©taire | Bien comprendre le produit, Ă©viter les frais excessifs |
| Actions individuelles ciblées | Mégacaps tech, leaders sectoriels | Chercher une surperformance par rapport aux indices | Accepter une volatilité plus forte et gérer la taille des positions |
Quelques principes structurants peuvent guider cette construction :
- Diversifier rĂ©ellement : rĂ©partir entre plusieurs classes dâactifs (actions, obligations, Ă©ventuellement stratĂ©gies systĂ©matiques).
- Utiliser les ETF comme colonne vertébrale, et non comme accessoires, surtout pour débuter.
- Intégrer une possible volatilité durable liée aux élections, aux décisions de la Fed et aux tensions commerciales.
Lâassurance-vie peut ĂȘtre un bon vĂ©hicule pour accĂ©der Ă ces supports, Ă condition de surveiller les frais dâentrĂ©e, de gestion et dâarbitrage. Un contrat trop chargĂ© en coĂ»ts rogne vite la surperformance espĂ©rĂ©e sur le marchĂ© amĂ©ricain. Sur un compte-titres, la fiscalitĂ© est plus directe, mais la flexibilitĂ© est maximale pour arbitrer rapidement.
Au final, le marchĂ© amĂ©ricain reste un passage quasi obligĂ© pour qui veut bĂątir un patrimoine orientĂ© croissance. Mais la bonne approche nâest ni le âall-in Nasdaqâ, ni le retrait complet par peur de la volatilitĂ©. La clĂ© se situe entre les deux : comprendre les grandes dynamiques macro, repĂ©rer les secteurs structurellement porteurs et bĂątir un portefeuille capable dâabsorber les chocs tout en restant exposĂ© aux opportunitĂ©s rĂ©elles que les Ătats-Unis continuent de proposer.
Comment profiter de la croissance américaine sans prendre trop de risque ?
La solution la plus Ă©quilibrĂ©e consiste Ă combiner un ETF large sur le marchĂ© amĂ©ricain (S&P 500 ou MSCI USA) avec une poche dâobligations en dollars et, Ă©ventuellement, quelques ETF sectoriels dĂ©fensifs comme la santĂ© ou les services publics. Cela permet de capter la dynamique globale tout en limitant lâimpact dâune correction brutale sur un seul secteur. Lâimportant est de rester diversifiĂ© et dâinvestir progressivement plutĂŽt quâen une seule fois.
La domination des valeurs technologiques américaines va-t-elle durer ?
Les grandes valeurs technologiques amĂ©ricaines restent au centre de lâĂ©conomie mondiale grĂące Ă lâIA, au cloud et aux logiciels. Leur domination peut se prolonger, mais la concentration actuelle crĂ©e un risque : une mauvaise surprise sur quelques titres peut peser fortement sur les indices. Il est prudent de garder une exposition Ă ces leaders, tout en Ă©quilibrant avec dâautres secteurs comme la santĂ©, lâindustrie ou les services publics.
Que signifie la consolidation budgétaire pour les investisseurs en actions US ?
Une phase de consolidation budgĂ©taire active, avec baisse des dĂ©penses publiques, a historiquement pesĂ© sur les actions, surtout dans les secteurs dĂ©pendants de la commande publique. En revanche, les obligations et certaines stratĂ©gies de suivi de tendance se comportent mieux dans ce type dâenvironnement. Pour un investisseur, cela implique de ne pas ĂȘtre sur-exposĂ© aux actions et dâintĂ©grer une part de revenus fixes dans son allocation.
Faut-il privilĂ©gier la gestion active ou les ETF pour investir aux Ătats-Unis ?
En pĂ©riode dâincertitude et de forte concentration des indices, les ETF restent une base solide grĂące Ă leurs frais rĂ©duits et leur simplicitĂ©. La gestion active peut apporter de la valeur si elle est rĂ©ellement sĂ©lective, par exemple pour Ă©viter les titres les plus surĂ©valuĂ©s ou pour cibler des niches spĂ©cifiques. Dans la pratique, beaucoup dâinvestisseurs combinent un cĆur de portefeuille en ETF avec quelques fonds ou titres en gestion active.
Comment un entrepreneur francophone peut-il utiliser ces tendances pour son business ?
Comprendre les grandes tendances du marchĂ© amĂ©ricain permet Ă un entrepreneur de mieux choisir son secteur, son positionnement et ses partenaires. Sâimplanter sur des marchĂ©s porteurs comme la tech B2B, la logistique e-commerce, la santĂ© ou lâĂ©nergie rend plus facile lâaccĂšs aux financements et aux clients. Lâanalyse des tendances macro, sectorielles et boursiĂšres sert alors non seulement Ă investir, mais aussi Ă orienter des dĂ©cisions stratĂ©giques de dĂ©veloppement aux Ătats-Unis.


