Double imposition France–USA : comment éviter la surtaxe fiscale

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Entre la France et les États-Unis, la fiscalité ne pardonne pas les approximations. Un même revenu peut vite se retrouver taxé des deux côtés de l’Atlantique si la situation n’est pas correctement structurée et déclarée. La convention fiscale franco-américaine limite cette double imposition France–USA, mais seulement pour ceux qui comprennent les règles du jeu : résidence fiscale, nature des revenus, mécanismes de crédit d’impôt, déclarations coordonnées dans les deux pays. Sans cela, la surtaxe fiscale n’est pas un mythe, c’est une réalité très concrète qui vient rogner la marge et la trésorerie.

Beaucoup de Français qui développent un business vers les États-Unis découvrent ces sujets trop tard : salaires versés depuis une filiale américaine, dividendes d’une LLC, loyers d’un appartement resté en France, plus-values immobilières… Chaque flux a son traitement spécifique, et la “logique” intuitive est souvent à l’opposé des textes. Ceux qui se contentent de “copier” le montage d’un ami ou d’un groupe Facebook se retrouvent parfois à payer un impôt qu’ils auraient pu éviter, ou à déclarer de travers et se mettre sous le radar de l’IRS ou de Bercy. L’objectif, ici, est de rendre ces mécanismes lisibles, de montrer comment la convention fonctionne vraiment, et surtout comment structurer son activité pour ne pas subir la surtaxe, mais l’anticiper.

En bref

  • RĂ©sidence fiscale : le point de dĂ©part pour comprendre oĂą et comment chaque revenu est imposĂ© entre la France et les USA.
  • Convention fiscale de 1994 : elle organise le partage du droit d’imposer et met en place le crĂ©dit d’impĂ´t pour Ă©viter la double taxation sur le mĂŞme revenu.
  • CrĂ©dit d’impĂ´t : outil central pour neutraliser la double imposition France–USA, Ă  condition de bien remplir les formulaires (2042, 2047, 2042 C PRO, lignes 8VL, 8TK, etc.).
  • Nature des revenus : salaires, dividendes, loyers, plus-values immobilières ou revenus pro indĂ©pendants n’obĂ©issent pas aux mĂŞmes règles.
  • StratĂ©gie : choix du statut, structuration de la sociĂ©tĂ© (LLC, C-Corp, sociĂ©tĂ© française), calendrier des distributions et anticipation des Ă©tats amĂ©ricains pour limiter la surtaxe.

Double imposition France–USA : comprendre la logique fiscale avant d’agir

Avant de parler d’optimisation, il faut poser les bases : la double imposition France–USA apparaît quand un même revenu se retrouve potentiellement imposable dans les deux pays. D’un côté, la France taxe en principe la totalité des revenus mondiaux de ses résidents fiscaux. De l’autre, les États-Unis appliquent un système mondial aussi, mais avec leurs propres critères : citoyenneté américaine, green card ou test de “substantial presence”. Sans cadre commun, chaque État taxerait à sa façon, et le contribuable serait pris en tenaille.

C’est là qu’intervient la convention fiscale franco-américaine du 31 août 1994, modifiée notamment en 2004 et 2009. Elle ne supprime pas l’impôt, elle organise qui taxe quoi, et comment éviter que la même somme soit frappée deux fois. En pratique, elle s’applique aux résidents de l’un ou des deux États contractants. Elle ne couvre pas tout : elle traite surtout l’impôt fédéral américain sur le revenu, et l’impôt sur le revenu en France. Les taxes d’État (Californie, New York, Floride, etc.) ne sont pas liées par cet accord, ce qui peut créer de vraies situations de surtaxe.

Pour rendre les choses plus concrètes, prenons l’exemple d’Alex, Français installé à Miami, résident fiscal américain, qui garde un appartement loué à Lyon et perçoit aussi des dividendes de sa LLC US. Ses loyers français sont taxés en France, ses dividendes US sont taxés aux États-Unis, mais la France reste attentive à ses revenus mondiaux s’il y conserve un lien fiscal. Sans convention, Alex pourrait voir ses loyers imposés deux fois. Avec la convention, un crédit d’impôt vient neutraliser cette double taxation (dans certaines limites).

Pour garder une vision claire des zones de risque, il est utile de poser les grandes caractéristiques des deux systèmes.

Élément clé France États-Unis
Base de taxation principale Résidence fiscale (revenus mondiaux) Citoyenneté, green card, ou substantial presence + revenus mondiaux
Textes de coordination Convention fiscale avec les USA Convention avec la France, Internal Revenue Code
Outil anti-double imposition Crédit d’impôt sur l’impôt français Foreign tax credit ou exclusion selon le cas
Impôts locaux pris en charge par la convention Non, uniquement impôt sur le revenu national Non, la plupart des impôts des États restent hors convention
Documentation typique Formulaires 2042, 2047, 2042 C PRO Formulaire 1040, annexes, formulaires étrangers (1116, etc.)

Pour ne pas subir la double imposition, un entrepreneur doit d’abord maîtriser quelques repères simples :

  • Savoir de quel pays il dĂ©pend fiscalement : France, États-Unis ou potentiellement les deux.
  • Identifier la nature de chaque revenu : salaires, activitĂ©s indĂ©pendantes, dividendes, loyers, plus-values.
  • VĂ©rifier quel pays a le “premier droit” d’imposer selon la convention.
  • Utiliser les crĂ©dits d’impĂ´t pour Ă©viter une surtaxe, en respectant les formulaires et les bonnes lignes.
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Ce cadre posé, la notion clé suivante est la résidence fiscale, car elle conditionne quasiment toutes les décisions.

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Résidence fiscale France–USA : la vraie clé pour éviter la surtaxe fiscale

La plupart des erreurs en matière de double imposition France–USA commencent par une confusion sur la résidence fiscale. Beaucoup pensent que “vivre quelques mois aux États-Unis” ou “avoir un visa” suffit à changer de camp. La réalité est plus technique : chaque pays a ses propres critères, et la convention prévoit un mécanisme pour trancher quand les deux se considèrent résidents.

Côté américain, est considéré comme résident fiscal :

  • le citoyen amĂ©ricain, quel que soit le lieu de rĂ©sidence physique ;
  • le titulaire d’une green card valide ;
  • la personne qui remplit le substantial presence test, avec plus de 183 jours de prĂ©sence pondĂ©rĂ©e sur les trois dernières annĂ©es (100 % des jours de l’annĂ©e en cours, 1/3 des jours de l’annĂ©e N-1, 1/6 de N-2, avec un minimum de 31 jours sur l’annĂ©e courante).

Côté français, plusieurs critères se combinent : foyer en France, centre des intérêts économiques, présence habituelle sur le territoire. Un entrepreneur qui garde famille, compte bancaire pro principal, siège social et clients majoritaires en France peut être vu comme résident, même s’il passe plusieurs mois par an aux États-Unis.

En cas de conflit (les deux pays se considèrent comme État de résidence), la convention utilise des critères successifs : foyer permanent d’habitation, centre des intérêts vitaux, lieu de séjour habituel, puis nationalité. Ce système évite que deux pays taxent un même revenu comme s’il venait d’un résident classique, mais uniquement si ces critères sont analysés sérieusement.

Question pratique Impact possible sur la résidence fiscale Conséquence sur l’imposition
Où se trouve le foyer familial principal ? Peut faire pencher vers la France ou les USA Détermine souvent l’État de résidence au sens de la convention
Où sont générés les revenus principaux ? Centre des intérêts économiques Influence le pays qui taxera en premier certains revenus
Combien de jours par an aux USA ? Peut déclencher le substantial presence test Risque de devenir résident fiscal US sans l’anticiper
Nationalité (française, américaine, double) Critère final en cas de conflit Peut figer la résidence dans un pays en dernier recours

Pour un profil hybride, comme un consultant français qui partage son temps entre Paris et New York, les effets concrets sont majeurs :

  • S’il reste rĂ©sident français au sens de la convention, la France taxera ses revenus mondiaux, et les USA n’auront qu’un droit limitĂ© selon la source des revenus.
  • S’il devient rĂ©sident fiscal amĂ©ricain, l’IRS regardera tous ses flux, y compris ses locations en France ou ses dividendes de sociĂ©tĂ©s françaises, avec utilisation Ă©ventuelle du crĂ©dit d’impĂ´t cĂ´tĂ© US.

La résidence fiscale n’est donc pas un détail, c’est la matrice de tout ce qui suit : déclarations, formulaires, et surtout, ordre de priorité dans l’imposition. La suite logique, c’est de comprendre comment la convention répartit concrètement les droits entre les deux États selon le type de revenu.

Convention fiscale France–USA : répartition des impôts et mécanisme du crédit d’impôt

La convention fiscale entre la France et les États-Unis ne supprime pas les impôts, elle arbitre leur partage. Elle prévoit, pour chaque catégorie de revenu, quel État a le droit d’imposer en premier, et si l’autre peut aussi taxer avec un crédit d’impôt pour éviter la double peine. Comprendre ces règles, c’est la base pour ne pas se retrouver surtaxé.

Schématiquement, la convention fonctionne selon une logique par type de flux :

  • Salaires et traitements : en gĂ©nĂ©ral imposĂ©s dans l’État oĂą l’activitĂ© est effectivement exercĂ©e, avec des exceptions (courtes missions, fonction publique, etc.).
  • Revenus indĂ©pendants : souvent rattachĂ©s Ă  l’État de rĂ©sidence, sauf Ă©tablissement stable dans l’autre pays.
  • Revenus immobiliers (loyers, plus-values) : imposables dans l’État de situation de l’immeuble.
  • Dividendes et intĂ©rĂŞts : imposables dans l’État de rĂ©sidence, mais l’État de source garde un droit limitĂ©, avec taux plafonnĂ©s.
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Le point central, côté France, reste le crédit d’impôt. Quand un revenu a déjà été taxé aux États-Unis conformément à la convention, l’impôt payé là-bas n’est pas déductible du revenu en France, mais il donne droit à un crédit qui vient diminuer l’impôt français. Deux grands cas sont prévus :

Type de crédit d’impôt Description Lignes typiques sur 2042 / 2042 C
Crédit représentatif de l’impôt étranger Montant aligné sur l’impôt payé à l’étranger Lignes 8VL / 8VM / 8WM / 8UM de la 2042 C
Crédit égal à l’impôt français correspondant Crédit limité au montant français dû sur ces revenus Lignes 8TK / 4BK / 4BL de la 2042 selon la nature du revenu

Dans les deux cas, la règle reste la même :

  • le revenu brut avant impĂ´t Ă©tranger doit ĂŞtre dĂ©clarĂ© sur l’annexe 2047 ;
  • le montant correspondant est ensuite reportĂ© sur la 2042 (et Ă©ventuellement la 2042 C PRO pour les activitĂ©s professionnelles) dans les cases adaptĂ©es Ă  la nature du revenu ;
  • le crĂ©dit d’impĂ´t se dĂ©clare dans la rubrique “crĂ©dits d’impĂ´t” : lignes 8VL/8VM/8WM/8UM ou 8TK/4BK/4BL selon le mĂ©canisme applicable.

Reprenons Alex, résident fiscal américain avec un bien loué en France : il paie d’abord l’impôt en France sur ses loyers, puis il déclare ces mêmes loyers aux États-Unis. Côté US, il va généralement bénéficier d’un foreign tax credit égal tout ou partie à l’impôt français payé. Résultat : il ne paie pas deux fois plein pot sur la même base, même si le calcul précis dépend du taux américain et des plafonds.

Ce qui complique la donne, c’est que la convention ne couvre pas tout : les impôts d’État (California Franchise Tax, New York State tax, etc.) sont hors champ. Un entrepreneur peut donc être protégé d’une double imposition France–impôt fédéral US, mais rester exposé à une surtaxe venant d’un État américain agressif. D’où l’importance de penser “global” : convention, mais aussi choix de l’État et du type de structure.

La technique est lourde sur le papier, mais l’idée à retenir est simple : la convention France–USA ne fait pas disparaître l’impôt, elle empêche de payer deux fois la même chose quand on respecte les formulaires et qu’on déclare proprement.

Déclarations françaises des revenus américains : 2042, 2047, 2042 C PRO et élimination de la double imposition

Dès qu’un résident fiscal français touche des revenus des États-Unis (salaires, dividendes, loyers, revenus d’une activité indépendante), la question n’est pas “faut-il déclarer ?”, mais “où et comment ?”. Le réflexe doit être d’utiliser les bons formulaires pour activer le mécanisme du crédit d’impôt et éviter la surtaxe fiscale.

Première étape : l’annexe 2047, dédiée aux revenus perçus à l’étranger. Elle se remplit avant la 2042 et détaille :

  • Cadre 1 : revenus liĂ©s au travail (salaires, traitements, pensions).
  • Cadre 2 : revenus de capitaux mobiliers (dividendes, intĂ©rĂŞts).
  • Cadre 3 : plus-values imposables.
  • Cadre 4 : revenus fonciers.
  • Cadre 5 : revenus non salariĂ©s (BIC, BNC, BA).

Une fois la 2047 complétée, certains montants sont reportés sur la déclaration principale 2042. Par exemple :

Type de revenu US Cadre 2047 Case de report sur 2042 / 2042 C PRO
Salaires américains imposables en France Cadre 1 Cases 1AF / 1AG sur 2042
Dividendes d’une société américaine Cadre 2 Cases 2DC / 2DE sur 2042
Loyers d’un bien immobilier aux USA Cadre 4 Cases 4BE / 4BA sur 2042, selon le régime
Revenus d’activité indépendante aux USA Cadre 5 Case 5HQ sur 2042 C PRO (exemple pour BNC)

Pour un indépendant français qui facture des clients américains, la chaîne type ressemble à ceci :

  • DĂ©claration du chiffre d’affaires US dans le cadre 5 de la 2047.
  • Report du revenu net imposable dans la 2042 C PRO, par exemple en case 5HQ pour certaines BNC.
  • Activation du crĂ©dit d’impĂ´t correspondant si ces revenus ont dĂ©jĂ  supportĂ© une imposition aux États-Unis, en utilisant les lignes 8VL/8TK selon le cas.

Cas particulier : certains salaires ou pensions de source étrangère sont exonérés en France mais pris en compte pour calculer le taux effectif. Dans ce cas, ils ne passent pas par la 2047 : ils sont indiqués directement lignes 1AC et suivantes de la 2042 C, sans report ligne 8TI de la 2042 C. Là encore, le détail compte, car une erreur de case peut fausser le calcul du taux moyen et faire grimper l’impôt.

Les rubriques “8 – Divers” de la 2042 C jouent aussi un rôle :

  • Cases 8SH / 8SI : pour les personnes relevant d’un rĂ©gime d’assurance maladie d’un État de l’Espace Ă©conomique europĂ©en ou de la Suisse, non Ă  la charge de la SĂ©cu française.
  • Cases 8TQ et suivantes : pour les revenus d’activitĂ©s et de remplacement soumis aux contributions sociales.

En pratique, le schéma gagnant pour un résident français avec revenus US est toujours le même : tout déclarer, dans les bonnes cases, puis utiliser les crédits d’impôt pour neutraliser la double imposition prévue par la convention. La vraie erreur, ce n’est pas de payer un peu trop, c’est surtout de ne rien déclarer et de laisser les administrations fiscales reconstituer l’histoire à votre place.

  Les conventions fiscales entre la France et les États-Unis expliquĂ©es simplement

Une fois ce socle déclaré côté France, reste à traiter les cas concrets entre France et États-Unis : salaires, loyers, plus-values, dividendes. C’est là que les arbitrages deviennent vraiment stratégiques.

Cas concrets de double imposition France–USA : salaires, loyers, plus-values, dividendes

Pour mesurer l’impact réel de la convention fiscale France–USA, rien ne vaut les cas concrets. Chaque type de revenu a ses règles, ses pièges et parfois ses opportunités. L’erreur classique consiste à croire qu’un montage “marche pour tout le monde”. En réalité, le traitement fiscal varie selon que l’on parle de salaire, de location, de plus-value immobilière ou de dividende.

Pour clarifier, voici quelques situations fréquentes :

Situation Pays qui taxe en premier Rôle du deuxième pays
Salaire perçu pour un emploi exercé physiquement aux USA, par un résident français États-Unis (lieu d’exercice de l’activité) France : possible crédit d’impôt sur impôt français, selon la convention
Revenus d’activité indépendante exercée depuis la France pour des clients US France (résidence + lieu d’exercice) USA : en principe pas d’imposition sans établissement stable
Loyers d’un appartement situé en France, perçus par un résident américain France (lieu de situation de l’immeuble) USA : taxation possible, avec foreign tax credit pour l’impôt français
Plus-value sur vente d’un bien immobilier en France par un résident US France (lieu de l’immeuble) USA : droit d’imposer aussi, avec crédit d’impôt du montant payé en France
Dividendes versés par une société américaine à un résident français États-Unis (État de source, avec taux plafonné) France : imposition, avec crédit d’impôt selon la convention

Concrètement :

  • Salaires : un Français dĂ©tachĂ© Ă  New York est imposĂ© aux États-Unis sur ses revenus de travail. La France peut ensuite, selon les cas, calculer un impĂ´t thĂ©orique et appliquer un crĂ©dit. Mauvais rĂ©flexe : croire que parce que l’employeur est français, le salaire est seulement français.
  • Loyers en France pour un rĂ©sident fiscal amĂ©ricain : la France taxe d’abord, l’IRS ensuite, mais avec crĂ©dit pour l’impĂ´t payĂ© Ă  Bercy. Le revenu doit ĂŞtre dĂ©clarĂ© des deux cĂ´tĂ©s, mais la convention Ă©vite un doublon intĂ©gral.
  • Plus-values immobilières en France : la France prend sa part au moment de la vente (avec rĂ©gime spĂ©cifique sur la durĂ©e de dĂ©tention). Les États-Unis peuvent ensuite imposer la plus-value, mais en tenant compte de l’impĂ´t français. Ă€ l’inverse, la vente de la rĂ©sidence principale amĂ©ricaine bĂ©nĂ©ficie aux USA d’une exclusion forfaitaire pouvant aller jusqu’à 250 000 $ (sous conditions), puis d’éventuelles taxes (net investment income tax de 3,8 %, plus impĂ´ts fĂ©dĂ©raux et locaux).

Les dividendes occupent une place particulière. La convention prévoit en principe une imposition dans les deux États : l’État de source (la société qui distribue) et l’État de résidence du bénéficiaire. Mais l’impôt à la source est généralement plafonné : cela évite que les États-Unis retiennent un taux excessif avant même que la France n’applique ses propres règles (par exemple, prélèvement forfaitaire unique).

Ces cas montrent une chose : pour chaque flux, il existe une logique claire, mais qui ne ressemble pas toujours au bon sens instinctif. Une entreprise ou un entrepreneur qui jongle entre les deux pays doit donc cartographier ses revenus : où ils naissent, où ils sont imposés d’office, puis comment le deuxième pays intervient via crédit d’impôt. C’est ce travail de cartographie qui prépare la dernière étape : la stratégie de structuration.

Une vision d’ensemble bien construite permet de transformer ces règles complexes en un avantage : payer ce qui est dû, une fois, mais pas deux.

Stratégies concrètes pour éviter la surtaxe fiscale entre la France et les États-Unis

Une fois les règles comprises, la vraie question devient : comment structurer son activité pour limiter la surtaxe fiscale France–USA ? Il ne s’agit pas de “magie fiscale”, mais de décisions très concrètes : choix du statut, de l’État américain, de la manière de se payer, et des calendriers de distribution de revenus.

Pour un entrepreneur qui envisage une présence aux États-Unis, quelques principes simples aident à éviter les mauvaises surprises :

  • Clarifier sa rĂ©sidence fiscale avant de signer un bail, d’ouvrir une LLC ou d’embaucher.
  • Choisir la bonne structure (LLC, C-Corp, sociĂ©tĂ© française qui exporte) en fonction du modèle Ă©conomique rĂ©el, pas des tendances de forums.
  • Éviter les doubles couches inutiles de sociĂ©tĂ©s qui crĂ©ent des flux de dividendes et donc des taxations croisĂ©es supplĂ©mentaires.
  • Anticiper les impĂ´ts d’États amĂ©ricains, qui ne sont pas couverts par la convention France–USA.

Pour y voir plus clair, on peut comparer quelques configurations typiques.

Montage Avantage principal Risque de double imposition
Résident français avec société française vendant aux USA Simplicité, imposition en France sur bénéfice mondial Faible, sauf établissement stable aux USA
Résident français avec LLC US “disregarded” (transparente) Flexibilité opérationnelle aux États-Unis Revenus éventuellement imposés aux USA + en France, crédit d’impôt à gérer
Résident US avec biens immobiliers conservés en France Patrimoine diversifié Impôt en France sur loyers/plus-values + impôt US, à neutraliser par crédits
Double structure France + C-Corp US Séparation des marchés, image locale aux USA Dividendes, management fees, prix de transfert à calibrer pour éviter surtaxe

Dans la pratique, quelques réflexes permettent déjà d’optimiser :

  • Pour une activitĂ© digitale dĂ©marrĂ©e depuis la France, il est souvent plus sage de commencer avec une sociĂ©tĂ© française et des ventes internationales, plutĂ´t que de crĂ©er immĂ©diatement une LLC US qui ajoute une couche fiscale inutile.
  • En cas de prĂ©sence durable aux États-Unis, il est crucial de calculer l’impact de chaque dollar de salaire, de dividende ou de distribution sur les deux systèmes, avant de fixer une politique de rĂ©munĂ©ration.
  • Pour les revenus passifs (loyers, dividendes), il est utile de simuler la combinaison France + USA afin de dĂ©terminer si l’impĂ´t global reste acceptable ou si une restructuration (vente, rachat, nouvelle sociĂ©tĂ©) est pertinente.

Une stratégie bien pensée entre France et États-Unis ne cherche pas à esquiver la loi. Elle vise à utiliser les textes existants – convention, crédits d’impôt, régimes d’exonération ciblés – pour arriver à ce résultat simple : un revenu = une imposition cohérente, pas deux couches qui écrasent la rentabilité.

Faut-il déclarer en France des revenus déjà imposés aux États-Unis ?

Oui. Un résident fiscal français doit déclarer l’ensemble de ses revenus mondiaux, y compris ceux déjà imposés aux États-Unis. La convention fiscale et le mécanisme du crédit d’impôt servent précisément à éviter de payer deux fois plein pot sur la même base, mais ils ne dispensent jamais de déclarer. L’oubli de déclaration est bien plus risqué qu’une légère surtaxe corrigible.

La convention fiscale France–USA supprime-t-elle totalement la double imposition ?

Elle l’atténue fortement, mais ne couvre pas tout. Elle règle les conflits entre la France et l’impôt fédéral américain sur le revenu, via le crédit d’impôt. En revanche, les impôts d’État (comme ceux de Californie ou de New York) ne sont pas couverts, ce qui peut laisser subsister une certaine surtaxe. D’où l’importance de choisir aussi l’État d’implantation avec soin.

Une LLC américaine est-elle un moyen d’éviter l’impôt en France ?

Non. Si le propriétaire de la LLC est résident fiscal français, les revenus de la LLC peuvent remonter jusqu’à lui et être imposés en France, même si la structure est située aux États-Unis. Selon le traitement fiscal de la LLC (transparente ou non) et les règles de la convention, il peut y avoir une imposition des deux côtés, compensée par un crédit d’impôt. La LLC n’est pas un bouclier magique, c’est un outil à manier avec calcul.

Comment savoir si l’on est résident fiscal américain avec le substantial presence test ?

Le substantial presence test additionne les jours passés physiquement aux États-Unis sur trois années : 100 % des jours de l’année en cours, 1/3 des jours de l’année précédente et 1/6 de ceux de l’année N-2. Si ce total atteint ou dépasse 183 jours et qu’au moins 31 jours ont été passés aux États-Unis l’année courante, on peut être considéré résident fiscal américain, sauf exceptions spécifiques à analyser avec un professionnel.

Quels formulaires utiliser en France pour déclarer des revenus US ?

En général, on utilise la 2042 pour la déclaration principale, l’annexe 2047 pour détailler les revenus de source étrangère (salaires, loyers, dividendes, plus-values, etc.) et la 2042 C PRO pour certains revenus professionnels. Les montants sont d’abord saisis dans la 2047, puis reportés dans les cases appropriées de la 2042 et/ou 2042 C PRO. Les crédits d’impôt se renseignent ensuite dans les rubriques dédiées, comme les lignes 8VL, 8VM, 8WM, 8UM ou 8TK selon le mécanisme applicable.

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