Comment crĂ©er une sociĂ©tĂ© aux États-Unis : les Ă©tapes simples pour rĂ©ussir sa LLC

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CrĂ©er une sociĂ©tĂ© aux États-Unis attire de plus en plus d’entrepreneurs francophones. Le cadre est clair, prĂ©visible, digitalisĂ©, et une LLC amĂ©ricaine peut se monter sans prendre l’avion, tout en restant basĂ© en France ou ailleurs. Mais derriĂšre les promesses de “crĂ©ation en 5 minutes”, il y a une rĂ©alitĂ© : les choix de structure, d’État, de fiscalitĂ© et de banque se paient sur la durĂ©e. Une LLC mal pensĂ©e peut coĂ»ter plusieurs milliers de dollars en impĂŽts, en pĂ©nalitĂ©s ou en restructuration. À l’inverse, une LLC bien montĂ©e devient un outil puissant pour facturer en dollars, accĂ©der au marchĂ© US et sĂ©curiser son patrimoine.

Ce texte dĂ©cortique, Ă©tape par Ă©tape, comment crĂ©er une LLC aux États-Unis sans tomber dans les piĂšges classiques : confusion sur la fiscalitĂ©, mauvais choix d’État, banques qui ferment le compte, ou prestataires trop chers pour un service basique. L’objectif n’est pas de vendre du rĂȘve, mais de vous donner des repĂšres concrets pour dĂ©cider : quelle structure choisir, oĂč immatriculer, comment obtenir un EIN, ouvrir un compte bancaire, et surtout ce que cela implique sur le plan fiscal selon que vous soyez en France, expatriĂ© ou vĂ©ritablement non-rĂ©sident amĂ©ricain. Le fil conducteur sera simple : comprendre avant d’agir, et structurer avant de chercher la “magie fiscale”.

  • LLC États-Unis : structure flexible, forte protection de la responsabilitĂ©, mais fiscalitĂ© Ă  bien maĂźtriser avant de signer.
  • Choix de l’État : Delaware, Wyoming, Nouveau-Mexique
 chaque État a ses coĂ»ts, son image et ses obligations.
  • CrĂ©ation pratique : agent enregistrĂ©, adresse, enregistrement, EIN, compte bancaire US, tout peut se faire Ă  distance.
  • FiscalitĂ© LLC : diffĂ©rence clĂ© entre NRA, ETBUS, rĂ©sidence fiscale en France ou Ă  l’étranger.
  • ConformitĂ© annuelle : rapports, taxes de franchise, formulaires IRS, comptabilitĂ© : ce qui fait la vraie diffĂ©rence sur 5 Ă  10 ans.

Comprendre la LLC américaine avant de la créer : rÎle, avantages et limites

Beaucoup de francophones entendent le mot LLC comme un sĂ©same vers une “sociĂ©tĂ© offshore lĂ©gale Ă  0 % d’impĂŽt”. La rĂ©alitĂ© est plus nuancĂ©e. Une Limited Liability Company est avant tout une structure juridique amĂ©ricaine pensĂ©e pour protĂ©ger les associĂ©s et simplifier la gestion. Elle combine la responsabilitĂ© limitĂ©e d’une sociĂ©tĂ© de capitaux et la souplesse fiscale d’une entitĂ© dite transparente. Cette hybridation en fait un outil puissant, mais aussi parfois mal compris par ceux qui importent des rĂ©flexes purement français.

Contrairement Ă  une SARL, la LLC n’a pas d’équivalent direct en droit français. Elle ressemble Ă  une SARL par la limitation de responsabilitĂ©, mais son traitement fiscal par dĂ©faut s’apparente plutĂŽt Ă  une sociĂ©tĂ© de personnes, dans l’esprit d’une SNC. En clair : ce ne sont pas les bĂ©nĂ©fices de la LLC qui sont taxĂ©s, mais les associĂ©s, Ă  proportion de leur part, selon les rĂšgles applicables Ă  chacun. Pour un non-rĂ©sident, cela ouvre des angles d’optimisation
 Ă  condition de rester dans un cadre propre et documentĂ©.

Si la LLC est si populaire, ce n’est pas un hasard. On compte aujourd’hui plus de 20 millions de LLC immatriculĂ©es aux États-Unis, utilisĂ©es aussi bien par des freelances, des investisseurs immobiliers, des start-up tech que des e-commerçants internationaux. Pour un entrepreneur francophone, les enjeux principaux sont :

  • ProtĂ©ger son patrimoine personnel en cas de litige, de faillite ou de client procĂ©durier.
  • Simplifier la facturation Ă  des clients amĂ©ricains qui prĂ©fĂšrent payer une entitĂ© US, en dollars, avec un compte local.
  • AccĂ©der aux banques amĂ©ricaines, aux cartes de crĂ©dit business, et aux processeurs de paiement orientĂ©s marchĂ© US.
  • PrĂ©parer une croissance Ă©ventuelle vers une structure type C-Corp si levĂ©e de fonds ou entrĂ©e d’investisseurs.

L’un des atouts majeurs de la LLC tient Ă  ses coĂ»ts de constitution et de maintenance. Si vous la crĂ©ez vous-mĂȘme, en choisissant un État comme le Wyoming ou le Nouveau-Mexique, l’enveloppe de dĂ©part tourne autour de 200 Ă  300 dollars de frais publics, puis quelques centaines de dollars par an pour rester en rĂšgle. En passant par un prestataire de qualitĂ©, le ticket grimpe souvent vers 1 500 Ă  1 700 dollars la premiĂšre annĂ©e, puis 700 Ă  800 dollars par an. Ce surcoĂ»t achĂšte une chose : du temps et de la tranquillitĂ©, Ă  condition que le prestataire connaisse vraiment les contraintes des non-rĂ©sidents.

Voici un aperçu comparatif trÚs simplifié des deux approches :

Option Coût de création estimé Maintenance annuelle estimée Profil type
CrĂ©ation DIY (sans intermĂ©diaire complet) 200–300 $ (selon l’État) 400–500 $ Entrepreneur Ă  l’aise avec l’anglais et l’administratif
Prestataire “clĂ© en main” 1 500–1 700 $ 700–800 $ Entrepreneur qui veut dĂ©lĂ©guer et Ă©viter les erreurs de dĂ©part

Il faut aussi accepter les limites de la LLC. Ce n’est pas un passeport automatique pour le financement bancaire, surtout si vous n’ĂȘtes ni rĂ©sident ni prĂ©sent physiquement aux États-Unis. Les banques traditionnelles restent prudentes : elles peuvent ouvrir un compte, mais accorder une ligne de crĂ©dit Ă  une structure dĂ©tenue par un non-rĂ©sident demande souvent du temps, des justificatifs solides et parfois un historique de chiffre d’affaires. De mĂȘme, la LLC ne supprime pas la fiscalitĂ© de votre pays de rĂ©sidence : si vous vivez en France, le fisc français vous voit, mĂȘme si vos clients sont Ă  New York.

Pour illustrer, prenons le cas d’“Alex”, freelance web basĂ© Ă  Lyon, qui facture 80 % de ses clients en dollars. Alex crĂ©e une LLC au Nouveau-Mexique, obtient un compte bancaire US, et intĂšgre des processeurs de paiement amĂ©ricains. Visuellement, tout est “US”. Fiscalement, pourtant, Alex reste rĂ©sident français. La LLC est transparente, donc les bĂ©nĂ©fices remontent vers Alex qui les dĂ©clare en France, soumis Ă  l’impĂŽt sur le revenu et aux prĂ©lĂšvements sociaux. La structure amĂ©ricaine lui ouvre des portes commerciales, pas une exonĂ©ration magique.

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Avant de passer Ă  l’action, la bonne question n’est donc pas “comment payer 0 % d’impĂŽt ?”, mais plutĂŽt : “quel est le vrai rĂŽle que cette LLC doit jouer dans mon modĂšle Ă©conomique” ? Cette clarification initiale Ă©vite de courir aprĂšs des avantages thĂ©oriques et permet de dimensionner la structure Ă  la rĂ©alitĂ© de votre activitĂ©.

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Comprendre ce qu’est une LLC, ce qu’elle protĂšge et ce qu’elle ne changera jamais (votre rĂ©sidence fiscale, par exemple) prĂ©pare la suite : le choix stratĂ©gique de l’État oĂč l’immatriculer.

Choisir le bon État pour crĂ©er sa LLC aux États-Unis : Delaware, Wyoming, Nouveau-Mexique et alternatives

CrĂ©er une sociĂ©tĂ© aux États-Unis commence souvent par un rĂ©flexe : “Delaware, c’est lĂ  oĂč vont les grandes boĂźtes, donc c’est forcĂ©ment le meilleur choix.” Cette idĂ©e tient plus du mythe que de l’analyse. Le Delaware est excellent pour certaines stratĂ©gies (levĂ©e de fonds, structuration d’actifs, immobilier), mais il n’est pas idĂ©al pour un freelance ou un e-commerçant non-rĂ©sident qui cherche une structure lĂ©gĂšre et peu coĂ»teuse. Le choix de l’État doit coller Ă  votre activitĂ©, Ă  votre budget annuel et Ă  votre besoin – ou non – d’anonymat.

Plusieurs critĂšres concrets permettent de comparer les États pour une LLC amĂ©ricaine :

  • Frais de dĂ©pĂŽt et de renouvellement : certains États facturent peu Ă  la crĂ©ation mais lourdement chaque annĂ©e, d’autres sont bon marchĂ© sur toute la ligne.
  • Taxe de franchise : une forme d’impĂŽt annuel sur le droit d’exister de la sociĂ©tĂ©, parfois fixe, parfois indexĂ© sur le capital ou le chiffre d’affaires.
  • ConfidentialitĂ© : niveau de dĂ©tail du registre public, publication ou non des bĂ©nĂ©ficiaires effectifs.
  • Image et rĂ©putation : certains États sont mieux perçus par les banques, les plateformes et les partenaires.
  • FiscalitĂ© locale : prĂ©sence ou non d’impĂŽt sur le revenu d’État ou de taxes spĂ©cifiques.

Pour un entrepreneur francophone qui opĂšre surtout en ligne (consulting, SaaS, e-commerce, infoproduits), trois États sortent souvent du lot : Delaware, Wyoming, Nouveau-Mexique. Le tableau ci-dessous donne une vue d’ensemble synthĂ©tique :

État CoĂ»t de crĂ©ation indicatif Maintenance annuelle (taxes & agent) ConfidentialitĂ© Profil idĂ©al
Delaware 250–300 $ ≈ 380 $ de franchise tax + agent Moyenne Start-up, investisseurs, IP, immobilier US
Wyoming ≈ 275 $ ≈ 560 $ ÉlevĂ©e (anonymat renforcĂ©) Freelance, e-commerce, activitĂ©s en ligne
Nouveau-Mexique ≈ 220 $ ≈ 420 $ ÉlevĂ©e (pas de registre public des membres) Freelance, infopreneurs, micro-SaaS

Le Delaware est devenu une sorte d’icĂŽne du droit des sociĂ©tĂ©s amĂ©ricain. La majoritĂ© des grandes entreprises cotĂ©es et des start-up financĂ©es par les fonds de capital-risque y sont incorporĂ©es. Pourquoi ? Parce que son systĂšme judiciaire (Chancery Court) est spĂ©cialisĂ© en droit des affaires, prĂ©visible, avec une jurisprudence abondante. Pour une structure qui vise le capital-risque, des tours de table, et des stocks-options, c’est logique. Pour un solopreneur ou un petit e-commerce gĂ©rĂ© depuis l’Europe, c’est souvent un surcoĂ»t inutile, surtout avec la franchise tax dĂšs la premiĂšre annĂ©e.

À l’opposĂ©, le Wyoming attire les entrepreneurs en ligne pour trois raisons fortes :

  • CoĂ»ts raisonnables Ă  la crĂ©ation et Ă  la maintenance, tout en restant dans un État rĂ©putĂ© business-friendly.
  • Protection de la vie privĂ©e Ă©levĂ©e : pas de registre public dĂ©taillĂ© des bĂ©nĂ©ficiaires de LLC.
  • Perception positive auprĂšs des banques et fournisseurs, contrairement Ă  certains paradis exotiques assimilĂ©s Ă  de la pure offshore.

Le Nouveau-Mexique, lui, a pris de l’ampleur ces derniĂšres annĂ©es comme compromis encore plus Ă©conomique. On y retrouve l’anonymat des membres, une image correcte et des coĂ»ts parmi les plus bas du pays. Pour un freelance basĂ© au Canada, en Afrique ou en Europe, qui lance une activitĂ© de consulting ou un petit business digital, cet État devient souvent le choix rationnel : peu de charges fixes, formalitĂ©s simples, pas d’obligation de publier les propriĂ©taires.

Il ne faut pas oublier que d’autres États peuvent ĂȘtre pertinents, surtout si l’activitĂ© a une forte prĂ©sence physique. Par exemple :

  • Californie : chĂšre, mais parfois incontournable si l’équipe, les bureaux ou la clientĂšle principale sont sur place.
  • New York : marchĂ© Ă©norme, mais coĂ»ts d’immatriculation et de conformitĂ© plus Ă©levĂ©s.
  • Nevada : rĂ©putĂ© pour la confidentialitĂ© et une fiscalitĂ© attractive, mais parfois vu comme trop “offshore” par certains partenaires.

Imaginons “Sara”, crĂ©atrice de contenus francophone qui vend des formations en ligne Ă  un public international. Ses clients sont partout, ses prestataires aussi. Aucune raison de se coller aux obligations lourdes d’un État comme la Californie. En revanche, un Nouveau-Mexique LLC, avec frais rĂ©duits et anonymat, lui permet de concentrer son budget sur le marketing plutĂŽt que sur les taxes de franchise.

Un autre critĂšre Ă  ne pas nĂ©gliger : la cohĂ©rence entre lieu d’immatriculation, adresse de domiciliation et banque. CrĂ©er une LLC au Nouveau-Mexique avec une adresse commerciale Ă  Miami n’est pas interdit, mais peut dĂ©clencher des questions chez certaines banques. Rien d’insurmontable, mais mieux vaut avoir un dossier cohĂ©rent, prĂȘt Ă  expliquer prĂ©cisĂ©ment oĂč se dĂ©roule l’activitĂ©, oĂč sont les clients et comment circulent les flux financiers.

Au final, le bon État n’est ni celui qui fait rĂȘver sur les forums, ni celui qui promet l’anonymat absolu, mais celui dont le rapport coĂ»t / contraintes / image correspond Ă  votre business rĂ©el. Une fois ce choix posĂ©, on peut attaquer la partie pratique : comment immatriculer concrĂštement la LLC.

Le choix de l’État est la premiĂšre vraie dĂ©cision stratĂ©gique : elle fixe le “terrain de jeu” juridique et financier sur lequel votre LLC va Ă©voluer pendant des annĂ©es.

Étapes concrĂštes pour crĂ©er une LLC aux États-Unis : de l’agent enregistrĂ© Ă  l’EIN

Une fois l’État dĂ©cidĂ©, la crĂ©ation de la LLC en elle-mĂȘme est assez mĂ©canique. Tout se fait presque entiĂšrement en ligne, ce qui explique la popularitĂ© des sociĂ©tĂ©s amĂ©ricaines pour les non-rĂ©sidents. La difficultĂ© n’est pas tant dans les formulaires que dans la prĂ©cision des informations fournies et la cohĂ©rence globale du dossier. L’objectif est d’obtenir une LLC propre, claire et documentĂ©e, que les banques, l’IRS et vos partenaires comprennent sans effort.

Le processus peut ĂȘtre dĂ©coupĂ© en cinq grandes phases :

  • 1. Choisir et dĂ©signer un agent enregistrĂ©
  • 2. DĂ©poser les Articles of Organization auprĂšs de l’État
  • 3. Obtenir une adresse de domiciliation adaptĂ©e
  • 4. Demander le numĂ©ro fiscal EIN
  • 5. PrĂ©parer l’Operating Agreement (mĂȘme si non obligatoire partout)
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L’agent enregistrĂ© est obligatoire dans chaque État. Il s’agit d’une personne ou d’une sociĂ©tĂ©, avec une adresse physique locale, chargĂ©e de recevoir les documents officiels (assignations, notifications administratives). Les prestataires sĂ©rieux incluent ce service dans un package annuel, gĂ©nĂ©ralement entre 100 et 300 dollars. Évitez de choisir l’option la moins chĂšre si l’agent ne rĂ©pond jamais aux e-mails ou ne vous transmet pas les documents importants : une notification judiciaire manquĂ©e peut vous coĂ»ter bien plus que l’économie initiale.

Vient ensuite le dĂ©pĂŽt des Articles of Organization, l’acte de naissance de votre LLC. On y prĂ©cise notamment :

  • Le nom lĂ©gal de la sociĂ©tĂ© (Ă  vĂ©rifier en amont via la base de donnĂ©es de l’État).
  • L’adresse principale de la LLC.
  • Le nom et l’adresse de l’agent enregistrĂ©.
  • La structure de gestion : gĂ©rĂ©e par les membres (Member-managed) ou par un manager (Manager-managed).

Une fois ces documents dĂ©posĂ©s et validĂ©s, l’État dĂ©livre un certificat (Filed Articles, Certificate of Formation ou Ă©quivalent) qui prouve l’existence lĂ©gale de votre entreprise. À ce stade, votre LLC existe sur le plan juridique, mais elle n’est pas encore “opĂ©rationnelle” tant que vous n’avez pas obtenu un EIN et mis en place la couche bancaire.

La domiciliation vient ajouter une brique de crĂ©dibilitĂ©. Elle fournit une adresse commerciale ou postale aux États-Unis, distincte de l’adresse de l’agent enregistrĂ©. Plusieurs options existent :

Type d’adresse CoĂ»t approximatif Avantages Limites
Adresse d’agent uniquement Incluse ou +0–50 $ Solution minimale, simple Moins crĂ©dible pour certains partenaires, pas adaptĂ©e Ă  un usage marketing
Adresse de domiciliation / boĂźte virtuelle 15–50 $ / mois RĂ©ception de courrier, scan, parfois numĂ©ro local Peut interroger si État ≠ État d’immatriculation
Coworking ou bureau partagĂ© 100–300 $ / mois PrĂ©sence “rĂ©elle”, salles de rĂ©union, meilleure image SurdimensionnĂ© pour une activitĂ© purement en ligne

Le moment clĂ© reste la demande de numĂ©ro EIN (Employer Identification Number), le numĂ©ro fiscal fĂ©dĂ©ral dĂ©livrĂ© par l’IRS. Sans EIN, impossible d’ouvrir un compte bancaire professionnel US, difficile de travailler avec certains processeurs de paiement sĂ©rieux. Deux approches coexistent :

  • Demande par un prestataire : il remplit le formulaire SS-4, interagit avec l’IRS et vous facture facilement 100 Ă  200 dollars.
  • Demande directe : en suivant les consignes officielles (souvent par fax ou tĂ©lĂ©phone pour les non-rĂ©sidents), l’EIN est gratuit, mais demande un peu plus d’efforts.

Un non-rĂ©sident sans Social Security Number peut tout Ă  fait obtenir un EIN pour une LLC. La clĂ© est de bien indiquer le statut de Nonresident Alien (NRA) et de prĂ©ciser la nature de l’activitĂ©. Cette Ă©tape est souvent source de blocage psychologique, alors qu’en pratique l’IRS traite chaque annĂ©e des dizaines de milliers de demandes similaires.

Il est fortement conseillĂ© de rĂ©diger un Operating Agreement, mĂȘme si votre État ne l’exige pas. Ce document interne dĂ©crit :

  • La rĂ©partition des parts entre membres.
  • Les rĂšgles de vote et de dĂ©cision.
  • Les modalitĂ©s d’entrĂ©e et de sortie d’un associĂ©.
  • La politique de distribution des bĂ©nĂ©fices.

Pour une LLC Ă  un seul associĂ©, ce texte paraĂźt superflu. Pourtant, il rassure les banques et pose un cadre en cas d’évolution future (nouveaux partenaires, investisseurs). Dans une logique de sĂ©rieux, ce type de dĂ©tail fait souvent la diffĂ©rence entre un dossier validĂ© sans heurts et une sĂ©rie de demandes de piĂšces complĂ©mentaires.

Une fois la LLC créée et l’EIN obtenu, il reste Ă  lui donner des “bras” financiers en ouvrant un compte bancaire professionnel amĂ©ricain, sujet suffisamment stratĂ©gique pour mĂ©riter sa propre analyse.

La crĂ©ation administrative n’est que la moitiĂ© du chemin : la vraie vie de votre LLC commence quand elle peut encaisser, payer, et circuler dans le systĂšme bancaire amĂ©ricain sans lever de drapeaux rouges.

FiscalitĂ© d’une LLC pour un non-rĂ©sident : NRA, ETBUS et rĂ©alitĂ© pour un francophone

La plupart des malentendus autour de la LLC aux États-Unis viennent de la fiscalitĂ©. On lit partout “0 % d’impĂŽt avec une LLC”, sans explication sur le profil du propriĂ©taire, sa rĂ©sidence fiscale, ni sur la notion d’activitĂ© rĂ©ellement exercĂ©e aux États-Unis. Pour un francophone, comprendre quelques acronymes clĂ©s – NRA et ETBUS – permet de dĂ©mystifier le sujet et d’éviter des montages dangereux ou simplement inefficaces.

Un NRA (Nonresident Alien), en droit fiscal amĂ©ricain, est une personne qui n’est ni citoyenne US, ni titulaire d’une Green Card, et qui ne passe pas assez de temps sur le territoire pour rĂ©ussir le Substantial Presence Test. C’est le cas typique d’un entrepreneur basĂ© en France, au Maroc, en Suisse ou au Canada, qui gĂšre son activitĂ© Ă  distance, mĂȘme s’il fait quelques voyages ponctuels aux États-Unis pour rencontrer des partenaires.

DeuxiĂšme notion clĂ© : ETBUS (Engaged in Trade or Business in the United States). En simplifiant, une personne ou entitĂ© est considĂ©rĂ©e comme ETBUS lorsqu’elle exerce rĂ©ellement une activitĂ© commerciale sur le sol amĂ©ricain, via :

  • Une prĂ©sence physique (bureaux, entrepĂŽt).
  • Des salariĂ©s ou agents dĂ©pendants basĂ©s aux États-Unis.
  • Une implication directe dans des opĂ©rations commerciales locales.

Vendre des produits Ă  des clients amĂ©ricains via un site web, en expĂ©diant depuis la Chine ou l’Europe, ne suffit pas forcĂ©ment Ă  ĂȘtre qualifiĂ© ETBUS. Tout dĂ©pend de la chaĂźne opĂ©rationnelle : oĂč sont les stocks, qui exĂ©cute les commandes, oĂč se trouvent les dĂ©cideurs. C’est lĂ  que le conseil d’un fiscaliste US prend tout son sens pour les cas complexes.

En croisant ces deux notions, on peut distinguer plusieurs scĂ©narios typiques pour la fiscalitĂ© d’une LLC dĂ©tenue par un francophone :

Profil Statut US ETBUS ? ImpĂŽt aux États-Unis ImpĂŽt dans le pays de rĂ©sidence
Freelance basé en France, activité 100 % en ligne, pas de présence US NRA Non-ETBUS 0 % au niveau US (LLC transparente) Imposition en France (IR + prélÚvements sociaux)
Entrepreneur résident au Portugal, clients mondiaux, pas de salariés US NRA Non-ETBUS 0 % au niveau US Imposition selon rÚgles portugaises (parfois trÚs favorables)
Dirigeant installĂ© une partie de l’annĂ©e Ă  Miami avec bureaux et staff US Probablement rĂ©sident fiscal US ETBUS ImpĂŽt sur les revenus US (fĂ©dĂ©ral + État selon le cas) Coordination via conventions fiscales, selon le pays d’origine

Pour un NRA non-ETBUS, la LLC est gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©e comme transparente, et aucun impĂŽt sur les sociĂ©tĂ©s n’est dĂ» aux États-Unis. Les profits “remontent” vers le propriĂ©taire et sont imposĂ©s dans son pays de rĂ©sidence. C’est lĂ  que certains jouent avec la rĂ©sidence fiscale dans des pays Ă  0 % d’impĂŽt sur le revenu, combinĂ©e Ă  une LLC non-ETBUS pour aboutir Ă  une absence quasi totale de charge fiscale. LĂ©galement possible, mais seulement si la rĂ©sidence fiscale est rĂ©elle, prouvable et assumĂ©e.

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Pour un rĂ©sident français, la situation est diffĂ©rente. MĂȘme si la LLC ne paie rien aux États-Unis, les bĂ©nĂ©fices restent imposables en France. Ils reviennent dans la catĂ©gorie des bĂ©nĂ©fices professionnels, soumis Ă  l’impĂŽt sur le revenu, avec parfois des rĂ©gimes micro ou des abattements selon le niveau de chiffre d’affaires. Les prĂ©lĂšvements sociaux s’ajoutent Ă  la note. Autrement dit : monter une LLC uniquement pour payer moins d’impĂŽts en restant rĂ©sident français est gĂ©nĂ©ralement une mauvaise idĂ©e. L’intĂ©rĂȘt de la structure sera ailleurs : crĂ©dibilitĂ©, accĂšs au marchĂ© US, segmentation d’activitĂ©s, voire structuration d’un business international.

Pour un expatriĂ© hors de France, installĂ© dans un pays sans impĂŽt sur le revenu ou avec un rĂ©gime territorial (qui ne taxe pas les revenus Ă©trangers), la combinatoire peut ĂȘtre plus favorable. Une LLC non-ETBUS, transparente fiscalement aux États-Unis, couplĂ©e Ă  une rĂ©sidence fiscale dans un pays qui n’impose pas ces flux, permet d’approcher un environnement Ă  trĂšs faible pression fiscale. LĂ  encore, la clĂ© n’est pas la LLC, mais la rĂ©alitĂ© de la rĂ©sidence et du modĂšle de vie.

  • Ne pas ĂȘtre citoyen ni rĂ©sident US (pas de Green Card).
  • Ne pas remplir le Substantial Presence Test (durĂ©e de sĂ©jour limitĂ©e aux États-Unis).
  • Ne pas ĂȘtre ETBUS (pas de prĂ©sence physique significative, ni de salariĂ©s US).

Enfin, il ne faut pas oublier la coopĂ©ration internationale. Les États-Unis ne participent pas au CRS, mais ils appliquent FATCA, un dispositif d’échange d’informations avec de nombreux pays, dont la France. Les banques amĂ©ricaines remontent les informations, et les autoritĂ©s françaises sont loin d’ĂȘtre aveugles. Utiliser une LLC pour camoufler des revenus relĂšve aujourd’hui plus du suicide fiscal que de la stratĂ©gie.

En rĂ©sumĂ© : la LLC peut ĂȘtre fiscalement neutre aux États-Unis pour un non-rĂ©sident bien positionnĂ©, mais elle n’efface jamais automatiquement les obligations dans le pays de rĂ©sidence. La bonne question Ă  se poser devient : “oĂč suis-je vraiment rĂ©sident fiscal et comment ma LLC s’intĂšgre-t-elle dans ce schĂ©ma, sans bricolage” ?

AprÚs la création : banque, paiements, conformité et gestion durable de votre LLC

Une LLC amĂ©ricaine ne vaut que par sa capacitĂ© Ă  encaisser des paiements, payer ses fournisseurs, respecter ses obligations et survivre plusieurs annĂ©es sans incident. Beaucoup d’entrepreneurs s’arrĂȘtent Ă  l’immatriculation et Ă  l’EIN, alors que le vrai travail commence lĂ  : ouvrir un compte bancaire professionnel adaptĂ©, mettre en place la comptabilitĂ©, gĂ©rer les rapports annuels et construire une relation saine avec le fisc amĂ©ricain.

CÎté banque, deux grandes familles de solutions existent pour une LLC détenue par un non-résident :

  • NĂ©obanques / fintechs US accessibles Ă  distance, souvent pensĂ©es pour les start-up et les business en ligne.
  • Banques traditionnelles amĂ©ricaines, plus exigeantes, mais parfois mieux vues par certains partenaires B2B.

Les fintechs permettent gĂ©nĂ©ralement une ouverture 100 % en ligne, avec des exigences plus souples : copie du passeport, EIN, documents de la LLC, parfois une courte visioconfĂ©rence. Elles fournissent des comptes en dollars, des cartes physiques ou virtuelles, et des intĂ©grations simples avec les outils de comptabilitĂ© ou les plateformes de paiement. C’est souvent la meilleure porte d’entrĂ©e pour dĂ©marrer.

Les banques physiques exigent souvent une prĂ©sence sur place au moment de l’ouverture, surtout pour un non-rĂ©sident. Il faudra alors :

  • Prendre rendez-vous dans une agence ouverte aux clients internationaux.
  • PrĂ©senter passeport, EIN, Filed Articles, Operating Agreement, parfois un business plan.
  • RĂ©pondre clairement aux questions sur l’origine des fonds et la nature de l’activitĂ© (KYC/AML).

Ce parcours peut sembler plus lourd, mais il ouvre l’accĂšs Ă  certaines cartes de crĂ©dit business avec dĂ©lai de paiement et cashback gĂ©nĂ©reux, ce qui peut booster la trĂ©sorerie si la gestion reste rigoureuse.

Type d’établissement Ouverture Ă  distance Exigence KYC Cartes & services Profil recommandĂ©
Fintech / néobanque Oui, en général Modérée mais structurée Cartes virtuelles, intégrations SaaS Freelances, e-commerçants, SaaS early stage
Banque traditionnelle US Rarement ÉlevĂ©e, souvent visite en agence Cartes de crĂ©dit avec dĂ©lais, services Ă©tendus Business plus matures, besoin de crĂ©dibilitĂ© renforcĂ©e

En parallĂšle de la banque, il faut mettre en place une infrastructure financiĂšre propre :

  • Choisir un logiciel de comptabilitĂ© compatible avec les normes US (QuickBooks, Xero, etc.).
  • Structurer les process de facturation : numĂ©rotation, mentions lĂ©gales, devises.
  • Configurer des outils de paiement : Stripe, PayPal Business, processeurs e-commerce.

Une erreur frĂ©quente consiste Ă  mĂ©langer les flux personnels et professionnels, surtout quand on travaille seul. Ce mĂ©lange brouille tout aux yeux des banques et du fisc. La discipline de base est simple : toutes les recettes de l’activitĂ© US sur le compte de la LLC, tous les paiements business depuis ce mĂȘme compte, puis des transferts clairs vers le compte personnel comme rĂ©munĂ©ration.

La conformitĂ© annuelle est l’autre pilier souvent sous-estimĂ©. Selon l’État et la situation fiscale, il faudra :

  • DĂ©poser un rapport annuel auprĂšs de l’État (avec frais, souvent 50 Ă  300 dollars).
  • Payer d’éventuelles taxes de franchise.
  • Remplir les formulaires IRS adaptĂ©s au profil de la LLC et de son propriĂ©taire (par exemple des formulaires spĂ©cifiques pour NRA).

MĂȘme si une LLC n’est pas tenue Ă  une comptabilitĂ© aussi lourde qu’une C-Corp, tenir des registres propres et faire appel Ă  un comptable familier des non-rĂ©sidents reste un investissement intelligent. Payer 200 Ă  400 dollars par an pour ĂȘtre sĂ»r que les dĂ©clarations sont correctement faites revient moins cher que de rĂ©soudre un problĂšme avec l’IRS plusieurs annĂ©es plus tard.

Enfin, la gestion durable implique de surveiller quelques points de vigilance :

  • Évolution de votre rĂ©sidence fiscale : dĂ©mĂ©nagement, expatriation, retour en France, tout cela change l’équation.
  • Croissance de l’activitĂ© : Ă  partir d’un certain volume, une C-Corp ou une structure hybride peut devenir plus pertinente.
  • RĂ©glementations sectorielles : donnĂ©es de santĂ©, finance, crypto, chaque domaine a ses propres exigences.

On peut prendre l’exemple de “Marc”, dropshipper basĂ© Ă  DubaĂŻ, qui a montĂ© une LLC au Wyoming. La premiĂšre annĂ©e, tout passe sans souci. La deuxiĂšme, son chiffre d’affaires explose, il commence Ă  employer des freelances basĂ©s aux États-Unis, stocke du matĂ©riel chez un logisticien amĂ©ricain. Ses liens avec les États-Unis se renforcent. Sans remise Ă  plat complĂšte de sa structure et de sa fiscalitĂ©, il prend le risque de basculer ETBUS sans l’avoir anticipĂ©. LĂ  encore, la clĂ© tient dans une relecture annuelle stratĂ©gique de la situation, avec un professionnel.

CrĂ©er une sociĂ©tĂ© aux États-Unis via une LLC est donc largement faisable Ă  distance, mais la vraie rĂ©ussite se joue sur la durĂ©e : ĂȘtre rĂ©gulier, transparent, et alignĂ© entre ce que votre structure dĂ©clare et ce que votre business fait rĂ©ellement sur le terrain.

Un rĂ©sident français a-t-il un intĂ©rĂȘt fiscal Ă  crĂ©er une LLC aux États-Unis ?

En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, non. Pour un rĂ©sident fiscal français, une LLC transparente dĂ©tenue par un non-rĂ©sident ne paie pas d’impĂŽt aux États-Unis, mais les bĂ©nĂ©fices restent imposables en France Ă  l’impĂŽt sur le revenu, avec prĂ©lĂšvements sociaux. L’intĂ©rĂȘt d’une LLC pour un Français est plutĂŽt business (accĂšs au marchĂ© US, crĂ©dibilitĂ©, paiements en dollars) que fiscal.

Faut-il se rendre aux États-Unis pour crĂ©er une LLC et ouvrir un compte bancaire ?

La crĂ©ation de la LLC et l’obtention de l’EIN peuvent se faire entiĂšrement Ă  distance. Pour le compte bancaire, de nombreuses fintechs US permettent une ouverture en ligne. Les banques traditionnelles exigent plus souvent une prĂ©sence sur place pour l’ouverture initiale, surtout pour un non-rĂ©sident.

Combien coûte réellement une LLC par an pour un non-résident ?

En crĂ©ant vous-mĂȘme votre LLC dans un État Ă©conomique (Wyoming ou Nouveau-Mexique), comptez en moyenne 200–300 $ Ă  la crĂ©ation puis 400–500 $ par an (agent enregistrĂ©, rapport annuel, Ă©ventuelles taxes de franchise). En passant par un prestataire qui gĂšre tout, la facture grimpe souvent Ă  1 500–1 700 $ la premiĂšre annĂ©e puis 700–800 $ par an.

Une LLC permet-elle d’Ă©viter totalement l’impĂŽt ?

Uniquement dans des cas trĂšs spĂ©cifiques : propriĂ©taire non-rĂ©sident (NRA), non-ETBUS, LLC transparente fiscalement aux États-Unis, et rĂ©sidence fiscale rĂ©elle dans un pays qui n’impose pas les revenus concernĂ©s. Pour un rĂ©sident français ou d’un pays Ă  forte fiscalitĂ©, la LLC ne supprime pas l’impĂŽt, elle dĂ©place simplement le lieu et la mĂ©canique de taxation.

Quel État choisir pour une LLC si l’activitĂ© est 100 % en ligne ?

Pour une activitĂ© digitale sans prĂ©sence physique aux États-Unis (freelance, infoproduits, SaaS, e-commerce), les États comme le Wyoming ou le Nouveau-Mexique sont souvent privilĂ©giĂ©s : coĂ»ts modĂ©rĂ©s, bonne image, confidentialitĂ© renforcĂ©e. Le Delaware est plutĂŽt recommandĂ© pour les start-up visant des levĂ©es de fonds ou gĂ©rant de la propriĂ©tĂ© intellectuelle importante.

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